mercredi 16 janvier 2019

La dernière nuit

Lorsque l'on ne se situe plus dans le temps...




La dernière nuit

Je n’ai point dormi, d’insomnie aliénatrice
Emporté dans les étoiles par des milliers de désirs
Vos doigts agiles pianotant sur ma peau adulatrice
Les martellements de nos cœurs affamés de plaisir
Je me suis enchaîné en rugissant.

Comme un fétu de paille brimbalé par l’autan
Je me lovais dans la chaleur de votre gorge
Porté par le délire fol d’une averse d’embrassades d’amant
Bien avant que votre partance ne m’égorge
Je me suis déchaîné en criant.

Au croisement de regards embués de larmes
D’un excès de joie à taillader les mors, à raviver la mine
J’ai perdu la boussole vacillant au bonheur qui désarme
Pour vos appas en fleur en ravivant l’étamine
Je me suis aliéné en râlant.

Vous priant d’ester en votre âme faveur de luxure
Susurrant à l’oreille le sabir de l’ivresse
Cherchant sur vos lèvres à mordiller les commissures
Pour les ouvrir en vain à ce baiser de lointaines caresses
Je me suis détaché en gémissant.

J’ai tant pleuré jusqu’à sangloter d’infortune
Au souvenir de vos effluves à l’arrogante fragrance
Je n’ai plus compté les soupirs de jouissance opportune
Enflammant les chairs d’un cœur chaviré en transe
Je me suis asservi en vagissant.

Revoyant dans l’éclat de vos yeux de braise
Volupté dévoilée sur le miroir de ma mémoire
Hébété des affres du silence assourdissant du malaise
De votre absence et de ces émotions stimulant le désespoir
Je me suis libéré en hurlant.


1 commentaire:

  1. Sublime. Quel plaisir de vous lire Daniel.
    Beaux reflets de bleus dans cette aquarelle.
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