dimanche 6 janvier 2019

La lueur sourde

Il est ainsi des temps....



La lueur sourde


Sur le marchepied de la Terre
Vers le ciel étoilé du soir
De ce baldaquin ouvrant sur l’Univers
Au firmament de mon désespoir
Est-ce toi, la mort qui scintille
Sans que je n’aie pu comprendre
Ni la carte du Tendre
Ni la vie qui brille ?
Au crépuscule de mes jours
Mes vieux yeux scrutent l’alentour.
Ils cherchent un point vernal
Dans cet éther hivernal
Le point ou mon cœur tourne autour
Le point ou j’avoue tout
Morfondu d’amour
Je m’éteins, un point c’est tout.
Ce tout que j’expectore
Aux buées des mors
Cette lueur que je discerne
Est-ce ce point resplendissant
Non point de côté envahissant
D’une douleur ou d'un havre qui me cerne.
Est-elle celle qui arme la Parque ?
Guettant la lune de Charon où je m’embarque
Je cherche l’étoile du printemps
Qui n’a plus d’existence
Croquant à ses lèvres les pétales fleuris
De la marguerite effeuillée lentement.
Je souris sur cette eau de jouvence
Par le sablier, amoindrie.
Je scrute au décompte des étés
Les constellations emportées
La chaleur irradiante de ma destinée
Au grimoire des sorcières, aliéné
Vivifiant les ressauts organiques sévères
Par une mélancolie amère
Due à la perte de sève fertile.
Je distingue l’astre d’automne futile
Ô combien monotone
Son tronc astral morfondu dégarni de ces ors
Qui de mousse et de nues recouvrant les trésors
S’abandonne
Embrassant les souillures
Fermentant la possible sépulture.
Las, face au planisphère
Je la vois qui brille cette sphère de l’hiver
Qui m’attend et me cherche
Suturant tous les sucs qui s’assèchent
Pour que l’épi se meurt
Afin que je rejoigne
Sans que plus rien ne me soigne
Et sans nulle vergogne
La porte de l’enfer à laquelle je cogne
Dans la voie lactée qui me leurre.
Troublé de mélancolie profonde
Emu par une larme féconde
Cherchant à fertiliser le grain
Je m’apprête sans frein
A rejoindre les cieux vivants d’un monde
Opposé au terrestre immonde.





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