lundi 14 janvier 2019

Le Héron et les poussins

Le fabuliste au fil du temps peut s'inspirer des événements... pour autant la sagesse de mise reste souvent à trouver au fil de l'apologue.



Le Héron et les poussins

La Renommée comme parole en l’air
Avait dit dans l’urne alentour
Qu'un certain Jupiter, héron de haute-cour
Devenait le maître de l’horloge solaire
Fustigeant les derniers patrons du poulailler.
Toutes les poules se mirent à piailler
Quand toute la basse-cour en Cassandre
A ses pieds s'allât rendre.
De joie le nouveau chef en hue
Tant de becs à plumer, et tant de nids à tondre
Que d’œufs, que de poussins à pondre
Aux fientes il faut qu’il s’évertue.
Le héron et ses sbires
Mettent en place pratique
A vouloir estourbir
Tous les poussins de la bourse publique.
Il se crût, il se prit, pour nouveau roi du monde
Ne vit pas que ça caquette grave à la ronde.
Vu que s'il ne prît tout,
Bigre, il n’en resta pas bésef
Tous les déshérités, faisans, oies, pies, hiboux
Lui en tinrent grief.
Les poussins piaillent et se blottissent
Fragiles à s’étouffer ou s’écraser
Et puis en nombre ils s’enhardissent
Et font bloc à voir la volière s’embraser.
Sénèque avait mis par écrit
Que la preuve du pire c’est la foule.
Dès lors la volaille révoltée se défoule
Dit au héron ce que l'on voulait qui fût dit.
La flopée sait et comprend tout
De l’instinct, pas de la pensée.
Plus elle est sotte et plus elle risque tout
Disant que tout le peuple est offensé.
L'un l'autre s'opposant, ne font pas leurs affaires
Quel que soit le maître de l’Univers.



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