dimanche 26 mai 2019

Le congrès des animaux de trait

Ma toute dernière fable animalière...



Le congrès des animaux de trait

La seule force qui a de tout temps raison
C’est celle de la vérité
Et pourtant la sincérité
Aurait pu coûter cher à un grison.
Les animaux de trait
S’étaient réunis en congrès
Afin d’égratigner
Pour le dénoncer, le plus résigné
Et le plus épargné
D’entre eux. Il en allait du commerce  mondial.
Le cheval prôna les transports d’humains
Fierté de l’animal
Carrosses et diligences sur tous les chemins
Sans parler de l’équitation.
Le bœuf évoqua avec l’éléphant
Les tractions les plus fortes et puissantes en action
Consensus triomphant.
Chameau et dromadaire
Un tant soit peu contestataires
S’affirmèrent les plus économiques en eau
Sur la même distance et le poids des ballots ;
Le yack et le renne leur résistance au froid
Ainsi que le chien de traîneau
Le mulet entre âne et cheval le plus adroit
Fit que sur notre baudet on cria : « Haro ».
Il eut bien beau se dire compagnon de l’homme
Depuis la nuit des temps
Remémorant sa présence à Capharnaüm
D’animal privilégié aux transports d’antan
Intelligent, frugal, rapide
Faisant preuve d’humilité et de patience
Les autres trop avides
Le chargèrent de déficience
Changeant le bien en mal
L’affirmant bête et borné aux couleurs de Seth
Ces rouges de l’esprit du mal
Dont les seules qualités ou facettes
Etaient ignorance, bêtise
Ou folie, le disant de façon unanime
Couteux en eau, pour des charges minimes.
Il eut beau s’opposer à leurs sottises
Citant Esope et la Fontaine
Et les écrits de rue des fables
Rien n’arrêta la haine
Notre âne était coupable
Si l'intelligent parle de ce qu'il a vu,
Les idiots, eux, de ce qu'ils ont entendu dire !
Le mal qu'on dit d'autrui, ne produit que le pire
Le têtu fut de la revue !
Ainsi va la dérive
Qui mal veut, mal arrive.
Lors le zébu n’en pouvait mais
L’ire étant un autre transport :
« - Le mal physique est dans la douleur et la mort
C'est le mal qu’on subit, et non que l’on commet,
Notre âne est franc et méritant
Votre vue du profit, c’est très débilitant
Ne vous faites pas hommes
A voir un autre mal !»
Le congrès trouva ça normal
Et remercia le zébu en somme
Car bien qu’ayant la bosse
Il ne bossait pas trop
Sa sagesse sacrée leur enlevait un os
Tous seraient épargnés comme l’âne « Trotro ».
C’est vrai quand on y songe
Le mal physique n’est que banal
Car le mal de l'homme est surtout moral.
Il se réduit à la violence et au mensonge.


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