Voici la dernière née de mes fabulettes. Parfois la morale n'est pas ce qu'on attend de l'apologue, mais toute comparaison avec quiconque ne serait que fortuite...
L’enfer
des légumes
Un petit
champignon très vénéneux
Lassé
d’être un pestiféré
Se pointa
dans un potager
Pour ne
plus être chagrineux.
De ces
légumes il enviait la chance
D’avoir
autant de soins ;
Il
appréciait la déférence
A cultiver
leur embonpoint
Pour lors
de l’âge mur
Faire les
honneurs de la table.
Au pied de
sa ramure
Passa un
escargot irréfragable :
« -
Ce potager que tu crois paradis
Est jardin
de supplices ;
Ce qui te
parait n’être que délices
Est une
antichambre à l’enfer. J’ai dit ! »
L’amanite
douta.
Le
gastéropode ajouta :
« -
La décollation du poireau,
L’écrasé
de tomates,
Le petit
pois arraché tout marmot
Pour
devenir reclus perpétuel en boite,
Les
légumes du pot-au-feu pour les convives
Précipités
dans l’eau bouillante,
La pomme
de terre et la carotte flambante
Chacune
écorchée vive,
Le persil
et les échalotes
Trépassés
au fil du hachoir !
Est-ce ça
tes envies de chiotte
Finir dans
l’écumoire ?
Le
champignon épouvanté
Regagna sa
forêt.
Pour être
tranquille, mieux vaut être mauvais
Ce sont
les bons qui sont mangés.
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