mercredi 28 août 2019

Les plumes du coq

Qui ne s'est pas fait plumer ?



Les plumes du coq


On a perçu dans les grands livres
De ces femmes qui sans croix ni bannière
Des vertus nous délivrent
Sans autre forme de manière.
On a connu de ces mauvaises filles
De qui Satan s’étant assuré l’âme
Rendues retors comme chenille
Vous monnayait leur flamme.
Donc ma chronique a mémoire gardé
De cette huppe fasciée qui, en Languedoc,
Tout en le laissant regardé,
Dévalisa messire coq
Avec si douce et noble courtoisie,
Que-bien qu’il eût, en plein cœur de l’hiver
Pépié pour elle à l’aurore rosie
Fut par elle laissé nu tel un ver.
Déplumé de queue et de vivres
Le gallinacé de démence resta ivre
On ne l’entendit plus chanter.
En mettant l’une de ses  plumes à l’encrier,
Il en est ainsi des travers de nos élites
Vers elles ils vont comme des papillons
Se brûler à leurs lumignons
Puis nous laissant endosser leurs faillites,
Chacun étant farci
Les quittent en leur disant merci.
Tout animal quelconque
Succombe au charme sans se faire prier
De ce fait on peut donc
Plumer tout coq sans le faire crier.


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