samedi 5 décembre 2015

Le chien et les trois perruches

Une aquarelle, une fable, avec un sujet du monde du Tarot (A vous de retrouver l'arcane). J'ai adoré ce chien qui protège ces oiseaux.




Le chien et les trois perruches

Un chien, dialecticien reconnu de sagesse,
Se trouva harangué par deux fortes diablesses
Perruches colorées de tous leurs avantages
Ayant mal à réprimer leur impolitesse
Tant les deux prétentieuses agitaient leurs plumages.
Ce dernier toutefois de leurs cris ébaudi
Ne pipa mot et attendit
Serein, qu’elles fassent silence.
« Avant de prononcer sentence
Pourquoi cette prise de bec ? »
« Nous voulons épouser Blanc-bec ! »
Gazouillèrent-elle en concert
Désignant le mâle nécessaire.
« Pauvre bestiole à plumes exprime ta pensée
Es-tu là pour prendre fiancée ? »
Au pâle interpelé, demanda le chien juge
Afin d’éviter tout grabuge.
Entre les deux oiselles il arriva surprise
Qu’il puisse avoir son mot à dire
Mais après tout afin d’en obtenir l’emprise
Elles n’avaient rien à redire.
« J’hésite entre les deux,
Sans trop savoir pourquoi, entre vice et vertu,
Sans trop avoir le choix, et tout cela me tue,
Car me voilà de pierre érigé en statue
Quand tête vers l’une et cœur vers l’autre m’émeut. »
Le chien croisa ses pattes
Et resta diplomate.
« Ainsi je saisis mieux le monde des perruches
Quelle morale sans vouloir faire l’autruche ?
D’abord pour vous mesdames :
Vos cris stridents et bavardages
Vos vanités gonflant plumages
Nécessitent plus bel oiseau
Non pas Blanc-bec pour damoiseau.
Quant à notre quidam :
Si l’ombre ne m’abuse tout est dualité
Elles ne sont que deux, mais devraient être quatre
Sagesse pour beauté
Une Mère pour croitre
L’Amante pour la chair
La Vierge en sa prière
Dans tous les cas l’Amour se donne et se reçoit
Sans avoir à souffrir ;
On avance, on recule, on exerce son choix
Pour pouvoir s’aguerrir. »

2 commentaires:

  1. Amusant, très grande ressemblance avec mon chien, pourtant pas facile à réaliser mais très belle aquarelle, encore BRAVO Daniel
    ID

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  2. Comme pour ces perruches, nous les humains, on avance, on recule, on réfléchit, on se tâte et on (re)réfléchit, on s’attire et on se repousse, et lassé à la fin on laisse faire la chance.
    Comme l’a si bien dit Carl Gustav Jung : “Là où règne l’amour, il n’est plus de volonté de pouvoir.”
    Jolie fable qui sera encore d’actualité , dans des siècles et des siècles. Pascal

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