samedi 19 mars 2016

L'Aigle, la Pie et le Fou

Aquarelle et Fable... Mes fidèles blogueurs connaissent...



L’aigle, la pie et le fou


Face à la mer un fou à pieds bleus vit la pie
Qui prise de dépit
S’en allait se noyer.
Surveillant les eaux un balbuzard tournoyait
Et vit donc le manège
De l’oiseau sacrilège
Qui aimait sans le dire
Ce beau fou à mourir
Pour qui la jacassante idiote offrait son gage.
L’aigle dont le silence est armure du sage
En ces mots le rompit
S’adressant à la pie :
« Éros est au cœur, ce qu’ Éole est à la mer
L’amour est tempête quand bonheur est le calme
Évitez ce naufrage amer ! »
Grands rires du bi-palme,
Grand mutisme de la bavarde.
Le fou en rajouta : « Ô ma belle vantarde
Si le temps où l’on réfléchit
N’arrive que trop tard
Que votre mine réfléchit
Dans le miroir de l’eau
Vous dise qu’un canard
N’épouse pas corbeau.
Et la pie se noya
Car elle n’écouta
Ni semonce du sage
Pas plus que chant du fou.
Il n’y a point de garde-fous
Ni vraiment de message
Par manque de choix qui oscille
Lorsque l’on déraisonne.
Seul l’incorrigible imbécile
N’écoutera personne.



1 commentaire:

  1. Excellent! Comme un mystère, il faut la lire deux fois!...
    Clément

    RépondreSupprimer