lundi 30 décembre 2019

A la rue

"L'imagination est maîtresse d''erreur et de fausseté" a dit Blaise Pascal, mais la fable reste imaginaire par devoir.
Je gardais au fond de ma besace cette fable écrite en juillet 2019 où je subodorais une étrange prise de pouvoir sur un site "Ami" qui depuis, étrangement n'émet plus.
J'espère encore m'être trompé...



A la rue


Il était autrefois
Une sorte de crèche
Cherchant fables et fabliaux
Pour les extraire de la dèche.
La famille d’accueil
Avait besoin de grains
A moudre, et son père Noël humain
Cherchait des émules pour en noircir ses feuilles.
Et lorsque l’on est bon
On récolte les dons
De multiples artistes
Disparus ou existants humanistes.
Le bonheur est ainsi
Quand l’oiseau fait son nid
Chacun  en est ravi
Le château s’agrandit.
Mais comme de partout
S’anime le coucou
Qui détruisant, ignorant tout
Finit par détrôner comme un filou
Le semeur de joujoux.
Et le félon jaloux
Imbu de sa personne
Préférant les morts aux vivants
Se couronna roi des consonnes
Tua les voyelles du temps.
Il jugeait du moins bien disant
Du claquant, du brillant
L’illuminé des cieux
Pyromane ambitieux
Dézinguait à tout vent
De façon innommable
Le domaine des fables
Qu’il voulut qu’on démembre
Se glosant ne savoir ni lire ni écrire,
Ce n’était pas peu dire !
Lors dans le château aux cent membres
Cria sans artifice :
« Nous n’avons place que pour dix
Et pas une de plus ! »
Croyant faire une astuce.
Ainsi rejeta-t-on
Les écrits de bon ton
Pour ne conserver que la crème
De tous les rogatons
Louant sa ligne de carême
Sous ses airs de maton.
Nombre de soutiens apparus
Se trouvèrent à la rue.
Toute censure est stupide par essence
Et n’a aucun bon sens.
Entre abandon et trahison
Manquer de la foi donnée à quelqu’un, je pense
Est une médisance,
Sans rime ni raison
Doublé par la volonté de nuisance
C’est une malfaisance.
Il en était fini du culte
Grâce aux insultes de l’inculte
Qui ne voulut que serviles ou fossiles
Pour assouvir ses crimes.
Pour préserver la rime
Prenez garde, l’abandon de la rue est l’ile
Déserte du cynisme
Où conduit l’idiotie et l’égoïsme.






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