vendredi 2 novembre 2018

Le Requin grande-gueule

L'actualité du moment peut permettre de croiser des sujets très différents; c'est cet amusement qui me pousse à écrire cette fable...



Le requin grande-gueule

Le grand océan de la République
Était des plus pacifiques
Lorsque venu de nulle part
Apparut le requin grande-gueule.
Ce dernier, grand défenseur de la quote-part
Non des institutions, restant un tantinet bégueule
Se voulut pourvoyeur de têtes
Pour sa révolution d’enfer
A mener dans toutes les mers
Martelant que tout poisson pourrit par la tête.
Vrai sur la scène ! Il fallait voir la sienne.
Ses trouvailles n’étaient pas très anciennes
Se mandant de tous les vieux dictateurs
Étant comme eux tribun ou orateur.
Tout à la fois prônant une juste justice
Le respect de l’ordre et de la police
Il commença par s’en prendre à la presse
Qui s’en prenait à sa gueule, je le confesse.
En trompant les petits poissons,
D’une morgue, les excitant contre les riches
Promettant plus qu’on peut donner, ce voraçon
Se nourrissait lui-même s’emplissant la bourriche
La bouche grande ouverte pour filtrer ses proies
De fouteur de merde en eau trouble.
Les dauphins mandatés pour juger de l’encouble
Le requin prétendit être leur nouveau roi
Il se rebella contre les institutions
« L’océan c’est moi ! » leur dit-il
« Je suis l’insoumis, je suis sacré, attention,
Aidé des crocodiles
On va changer tout ça ! »
Que de palabres populistes
Favorisant les siens en tout bon égoïste
Et appliquant les lois couci-couça
Il savait bien trouver normal que dans la mer
Le gros poisson mange le tout petit
Que l’on juge les autres, certes oui
Mais pas lui, le pur, l’unique, le fier
La loi du plus fort restant la meilleure.
La fable aisément permet d’enlever l’épine
Ce requin n’existant qu’aux Philippines
Découvert depuis peu d’ailleurs
Il a fini cuisiné au lait de coco.
Perdant les gens dans de séditieux quiproquos
Trompeurs et hypocrites font tout en paroles
Tant de mal en cassant sans parler du mépris
Que dans ses propres fariboles
Tout mystificateur mérite d’être pris.



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