Combien de fois en voulant écrire se trouvent-on devant le syndrome de la page blanche avec la crainte de ne pouvoir être inspiré. Il existe un mot pour décrire cela : la leucosélophobie...
Je dédie ces quelques rimes à l'insomnie et à la page blanche.
Au
vide de la page blanche
Le blanc du papier
A la lueur d’une lune
Blafarde et importune
Martyrise mes pensées de son
vide
Telle une écharde impavide
Mais si lancinante
Qu’elle attise l’attelage de
mes lettres
Et l’art délicat de cette
encre
Qui ancre dans mon cœur
Le bonheur, le désir
D’une poésie assoiffée
D’assemblage de mots et
d’effets
Occupant mes loisirs
D’insomniaque.
Dans les serpentins brumaux
D’une muse élégiaque
La musique des mots
Me susurre à l’oreille
Un murmure sur mes lèvres
Dans un demi-sommeil
Se refusant à une prose
mièvre.
Lorsque dans les lueurs de
l’aube
Les fragrances matinales se
dérobent
Je m’accoude et je crie
Sur ce papier blême
Je m’accouche et j’écris
Tous les mots nés que j’aime
Qui libèrent mon esprit
De son effroi languissant
A en payer le prix
De l’encre de mon sang.
Sous le joug parcheminé
D’un jour pâlement empalé
De la mort de la nuit
d’auréoles étoilées
Sur ma table au pied de la
cheminée
Je vois l’ombre de mes doigts
Glisser sur le papier
A l’extase de l’émoi
De ses mots déchaînés
Courant vers une liberté
A jamais exprimée.
De leurs frottements et
crissements
Par chuchotements et
vagissements
D’une beauté orgasmique
En ressentant l’empreinte
Que je laisse au passé
nostalgique
Issue d’une insomnie non
feinte
Je songe une nouvelle fois
A tout ce qu’on croit éternel
Je délie mes envies et ma foi
De les savoir mortelles
A toi ma chère vie
A toi ma douce amie
Je te le dis : c’est bien
le chrysanthème
Qui rime avec je t’aime.
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