vendredi 12 octobre 2018

Nostalgie automnale

A cet automne arrivé, une ode aux amours discrètes où impossibles suggérée par tant de récits, dont ceux des vingt livres de la saga des Rougon-Macquart.



Nostalgie automnale

Un lierre roux orne la margelle du puits
Des feuilles lustrées luisent d'eau de pluie
Tristes sont les branchages en cette fin d'été,
Exhalant la terre chaude de l'automne arrivé.
Adieu les tourbillons de chauve-souris
Égayant les nuits de leurs petits cris
Adieu autres lampyres et criquets
Animant champs de vignes et de blés,
L’impression de vide qui se crée
Et dont Déméter seule a le secret
Insufflent à mes pensées un désarroi discret.
Le soleil voilé par ces brumes matinales
Semble à regret, quitter ce qu’il anime
M'aidant à retrouver un calme hibernal.
Par l’entremise de ces instants sublimes
Le vent caresse la campagne
Peignant au sein des plaines les herbes coupées
Et termine sa course au pied de la montagne
Asséchant les flaches et les fols ruisselets
Fontaines des derniers passereaux.
La nature aux mille couleurs d’ocre et de bordeaux
Dissipe la mousse de la terre crevassée
Par les rais chauds d’une saison trépassée.
Seul le bruissement des ramures tombées à terre,
Froissés par quelque sanglier à la recherche de glands
Vient troubler la tranquillité de l’atmosphère
Percée par les rais du soleil aveuglant.
Dans l'azur les alouettes en chœur, reprennent
Leur douce mélodie dans un majestueux ballet.
L'envolée des cloches que la petite chapelle égrène
Étreint mon cœur à le voir déboussolé
Par des souvenirs qui me rappellent
Ces promenades dans les bois, aux mille senteurs
Écoutant tous deux le chant du merle,
Flûté et mélodieux, ébahis de douceur.
La chatoyante multitude des couleurs
Qui maquillent les collines et les prés
Donne aux amas d'arbres et feuillages sur l’heure
La clarté rouge d’un début d’incendie tout prés
Par la lumière de l'automne naissant
Et une brise susurrant l’endormissement.
Le ciel se pare du bleuté de la nuit
Un harmonieux mélange qui laisse apparaître
De légers nuages, volutes de l’ennui
S'effilochant dans l’azur venant de naître
Comme une toile d'araignée par le vent délitée.
Une vieille grange, perdue dans la forêt inhabitée
Aux portes et poutres vermoulues
Juste avec un coin de feu, aux amants, dévolue
A tant vu rôtir dans la cendre des châtaignes
Faisant fuir de l'âtre les petites musaraignes
Que cet endroit serein me rappelle nos douces étreintes.
J'aime écouter ces vieux planchers qui craquent
De ces murs de bois entendre leurs plaintes
Envahi par une bouffée de nostalgie qui claque
A la porte de mon âme ; la gorge nouée, je contemple,
Le charme du tableau offert par Dame nature
Où ta silhouette semble se dessiner dans son Temple
Enserrant mon cœur d’une prompte rupture.
Alors qu'une dentelle de givre s’immisce  sur le vitrage
Quand bien même l'absence sépare nos mains
Nos cœurs n’en restent pas moins désunis dans le paysage
De ce sincère amour resté sans lendemain.

1 commentaire:

  1. Que cette ode à l'amour est magnifiquement bien écrite. L'automne, belle saison, chute des feuilles tels des anges tombant du ciel. Bravo.

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