lundi 29 octobre 2018

La Tortue et l'Escargot

Cette petite fable dédiée à ces bêtes qui portent leurs maisons sur le dos...




La tortue et l’escargot


Jadis en Thrace, une tortue, un escargot,
Epris l’un de l’autre, trouvèrent à s’enhardir
Très lentement comme deux attrape nigauds
Qui de la camarde n’avait rien à redire.
Ils avaient réussis portant chacun demeure
Leur amour ne pouvant être chose qui meurt.
Ce que dit l'Histoire aurait pu être conté
Au plus haut de sa gloire par Orphée.
Le gastéropode voyant son amie lente
Lui monte et remonte dessus
D’une ferveur ardente
Et de baisers moussus.
Attendant que sa dame présente créance
Il n’en goûte guère l’absence.
« - Je vous crois peu encline
A vouloir nos bons allants, comparer ;
Ne craigniez point d’être lambine,
En revanche d’être à l’arrêt ! »
Ne voilà-t-il pas que notre coquine
Pour ce grand amour déclaré
Se voit donc conduite à entamer elle même
Un ardent ébat pour son penchant suprême,
Hop, en lui grimpant sur le dos.
Oups ! Tel pour les œufs si l’on veut fonder famille
Il n’est pas bon de casser la coquille
En étant trop lourdaud
Pour que tout se débande !
Il en est ainsi des légendes
Hors la lyre en tortue de Thrace
Traçant au gré de ses mélopées
Les mystères d’Orphée
Sur l’enjeu de la mort, il n’est guère de trace
Ni de vérité doctrinaire
Sinon celle de cet escargot millénaire.
Quand il est si ardu que les êtres s’aimassent
Rien n’est plus facile pour tous ceux qui trépassent



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