mercredi 17 octobre 2018

Aux six morts

Quelques vers sombres à l'occasion, d'une idée suggérée inconsciemment par un ami qui utilise souvent l'oxymore... Alors en se mettant dans la solitude d'un poète aux idées noires, ça peut donner ça... à nos regrettés disparus.


Aux six morts

Oxymore
Quand je meurs de vivre
Alors ma foi s'oppose à quoi ?
Aussi mort
Dès lors que je meurs d’ennui
Cette fois où je pense à moi,
Perdu dans l’antre de mes fantômes
Ectoplasmes qui m’insultent
Et me tourmentent vraiment
De spasmes aux tumultes déments
En jouant des maracas
Dans un crane oblong
Qui sert de refuge
Aux folies de ma carcasse.
Aussi je mords les mors
Prostré dans la nuit qui me gruge
Je remémore mes remords
En chevauchant la cavale
De l’insomnie fatale.
Il n’y a plus que stupeur
Dans l’horreur des bourrasques d’argent
Aux coulures du temps d’une horloge
Soumise à l’ocre lune gibbeuse
Pendant que le froid me déloge
A relâcher l’enjambeuse
M’exposant aux violents vents ardents
D'une névrose hâbleuse.
Il n’est plus que noirceur
Pour les couleurs du temps
Aux six roses d’antan
D’avant la cirrhose ;
Il n’est plus que grisaille
Rancunes automnales d’un passé récurent
Arc-en-ciel décadent
Pour la perte d’émail.
Oxymore
Cette orgueilleuse faiblesse
Des rides ravagées aux fissures importunes.
Aussi mort
De la rancœur de ces amours perdues
Aux ravines d’un temps noyées d’estime
Sur les draps froissés et moites d’un matin,
Entrainé tremblotant dans l’abime
Spiralé de l’homme qui nie l’étoile
Broyé d’un ultime somme intime
Qui renie la levée du voile.
Lors histrion se drapant du linceul
Asservi à la mort de l’Occident
Assujetti à un moral oxydant
Je suis inéluctablement seul
Assouvi aux idéaux massacrés
Profanant le sacré
Et sacrant le profane
Perdu dans ses continents dérivant
Incontinent de pensées morbides
A trois pas du vide
Au trépas si sûr.
Aux six morts
Le venin de la piqure
Oxymores
Mon hurlement silencieux
Dans la clarté obscure !



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